Alain Badiou/ Frédéric Taddéï à propos de la sortie de son livre :De quoi Sarkozy est-il le nom ?
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Alain Badiou entretien avec Frédéric Taddeï
Ce soir ou jamais 25/11/2007
Alain Badiou/ Frédéric Taddéï
à propos de la sortie de son livre :
De quoi Sarkozy est-il le nom ?
25/10/07 France 3
FT Vous êtes le penseur le plus critiqué actuellement, peut-être aussi le plus redouté Alain Badiou. On vous redoute peut-être à cause de votre influence. Vous êtes quelqu’un qu’on ne voit pas à la télévision, vous ne touchez pas le grand public habituellement mais vous avez de l’influence sur les étudiants, sur les intellectuels. Vous êtes professeur de philosphie à Normale-Sup, vous avez des séminaires de philosophie dans toute l’Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et on vous compare à Robespierre et à Saint-Just, souvent. On vous accuse d’être le dernier penseur révolutionnaire....
AB Je n’ai quand même fait couper aucune tête.
(...)
FT La peur, vous dîtes : c’est le pétainisme. On nous rejette toujours le pétainisme. Il s’est arrêté un jour le pétainisme ? Ou est-ce qu’il est là depuis toujours ?
AB Le pétainisme est une donnée fondamentale de la France à mon avis depuis la Restauration de 1815. Le pétainisme ce sont des gens qui préfèrent la vassalisation aux troubles intérieurs, c’est la réaction de gens qui ont peur de ce qui se passe à l’intérieur du pays et qui pour parer à cette peur acceptent des contraintes, des ségrégations ou des persécutions nouvelles. C’est ça le pétainisme dans sa signification la plus générale. Dans le cas de Pétain, c’est particulièrement prononcé parce que c’est évidemment les gens qui avaient eu une peur terrible du front populaire qui ont finalement préféré l’occupation allemande à la continuation de la lutte. Mais de manière générale, le pétainisme c’est ça, c’est la politique de la peur. Je pense que Sarkozy en est un représentant soft.
(...)
FT Là ce serait qui, maintenant ?
AB Je pense que ce serait une partie de la jeunesse, des intellectuels, des petits salariés français et puis de ceux qui sont les persécutés premiers c’est à dire les gens de provenance étrangère, et puis ceux qui n’ont aucun travail.
http://www.reseaudesbahuts.lautre.net/article.php3?%20id_article=573
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CSOJ - Alain Badiou
envoyé par m4j1k
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Durée : 16:29 Pris le : 11 novembre 2007
« Ce soir ou jamais », 25/10/2007.
Face à face avec Alain Badiou, philosophe, normalien, auteur de « De quoi Sarkozy est-il le nom ? ».
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par Ivan Levaï
samedi au dimanche de 8h30 à 8h40
Le Kiosquiste
dimanche 25 novembre 2007
(...)
Et dans le courrier consacré aux grèves, dans le même journal, il y a un lecteur du MONDE, Serge d’Ignazio, qui écrit ceci, LE MONDE le publie :
« Quand ils ont supprimé les régimes spéciaux, je n’ai rien dit, je n’étais pas concerné. Ils sont venus pour supprimer des postes de fonctionnaires, je n’ai rien dit, je n’étais pas fonctionnaire. Ils sont venus pour diminuer la couverture sociale, et je n’ai rien dit, je n’étais jamais malade. Ils sont venus pour supprimer usines et entreprises, et je n’ai rien dit, j’avais un travail. Puis je suis tombé malade, et j’ai perdu mon emploi, et il ne restait plus personne pour dire quelque chose. »
Ça rappelle ce que disait le Pasteur Niemoler, dans un camp de concentration, à propos d’un homme qui n’avait rien dit quand les Nazis étaient venus chercher les communistes, puis les syndicalistes, les socialistes et enfin, les juifs…
http://www.radiofrance.fr/franceinter/chro/lekiosque/
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