Marianne

"Marianne" / 13 au 19 août 2005

Coups de projecteur

Sarkozy accro du modèle Sony (V.F.)

Le studio de cinéma Sony avait trouvé une recette imparable pour vanter la qualité supposée de certains de ses films: il avait inventé un journaliste virtuel dont il publiait des extraits élogieux en guise de publicité pour ses films les plus contestables.

Le journaliste était donc une fiction, et les articles aussi.

Sony avait également inventé des citations laudatives de spectateurs bidons se disant enthousiasmés par des films qui se sont avérés, ensuite, dignes de figurer dans le panier où l'on dépose les navets de dernière qualité.

Poursuivi par des spectateurs qui se disaient trompés, Sony a négocié à l'amiable.

Le studio versera 1,5 million de dollars pour mettre fin aux poursuites lancées en 2001.

Toutes proportions gardées, c'est un peu comme si des citoyens bernés par Sarkozy devaient, un jour, protester pour publicité mensongère et tromperie sur la marchandise.

La seule différence, c'est que l'on ne peut pas accuser "Sarko" d'avoir inventé des journalistes fictifs pour faire passer son message.

Si les courtisans, jadis, étaient contraints de faire allégeance au monarque de droit divin, personne ne contraint les médias à faire allégeance au roi de l'UMP.

N'empêche: Sarko a sa cour médiatique, et il sait la soigner.

Reste à savoir si la promotion du héros supposé d'un film programmé pour sortir sur les écrans électoraux en 2007 tiendra jusqu'à cette date.

Quant à l'éventuel dédommagement des spectateurs (pardon: des citoyens), il risque d'être plus coûteux pour la démocratie que la fausse publicité de Sony pour les caisses des studios du même nom.

J.D.