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"politis.fr" - 13 janvier 2011
Un débat interdit
jeudi 13 janvier 2011, par Denis Sieffert Toute prise d’otages pose à l’État qui est rançonné un problème moral. Au gré des circonstances, ou des rapports de force, on peut avoir parfois l’illusion d’en connaître la solution. Mais nul ne peut prétendre (à part peut-être Vladimir Poutine) que le problème n’existe pas. C’est pourtant ce que fait le gouvernement français depuis la mort, samedi, de deux jeunes gens enlevés au Niger par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Pendant que nos ministres « assument », la fine fleur de nos éditorialistes, et quelques-uns de nos experts les plus médiatisés, s’emploient à verrouiller le débat. Sans parler des dirigeants socialistes qui en appellent sur cette question à l’unité nationale. Espérons que les lignes qui vont suivre ne vont pas tomber sous le coup de la haute trahison, car, pour ma part, je pense qu’il ne va jamais de soi pour une démocratie de donner l’assaut au péril de la vie des otages. Et ce ne sont pas les propos de François Fillon insistant sur le fait que les terroristes ont « froidement » abattu nos deux jeunes compatriotes qui me convaincront. L’adverbe « froidement » s’accommode mal d’une situation de fusillade entre des preneurs d’otages aux abois et des hélicoptères des troupes spéciales de l’armée française. Avant d’adhérer à la rhétorique officielle, n’oublions pas que les terroristes ont parfois bon dos. |
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